Retour d'Erasmus : Jade nous en dit plus !

Jade est partie en Erasmus durant l'année universitaire 2022-2023. De retour d'Allemagne, elle nous a fait part de son expérience, son vécu. Un témoignage précieux si vous souhaitez, vous aussi, vous lancer dans l'aventure ERASMUS l'an prochain.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Jade VATREY-GUILLEMIN et je suis en L3 STAPS EM.

Qu'est-ce qui a motivé votre souhait de partir en Erasmus ?

Ayant fait un BAC S ABIBAC (formation internationale où nous obtenons l’Abitur (le bac allemand) et le Baccalauréat), je trouvais dommage de ne pas utiliser mes compétences linguistiques à Nancy. Je craignais également de perdre mon niveau de langue, car une langue vivante qu’on ne pratique pas s’oublie très vite. L’une de mes grosses motivations était aussi de découvrir une autre culture, une autre pédagogie ainsi qu’un autre système scolaire. C’était un énorme défi que je souhaitais relever.

Pourquoi ce pays ou cette ville ?

J’ai choisi l’Allemagne car j’ai fait un BAC ABIBAC et que je souhaitais améliorer ma maîtrise de la langue. Et Göttingen est la seule université partenaire avec STAPS Nancy en Allemagne.

Quelles ont été les difficultés rencontrées lors de votre arrivée sur place

ou au cours de votre séjour ?

J’ai fait face à pas mal de difficultés lors de mon séjour, notamment le fait que ma faculté d’accueil a un système très compliqué pour faire parvenir les informations aux élèves ainsi que pour leur expliquer comment choisir les cours. J’ai dû entièrement concevoir mon emploi du temps, et leur site est assez compliqué à comprendre. J’avoue avoir mis au moins un semestre entier avant de pouvoir comprendre leur fonctionnement. J’ai reçu assez peu d’aide de leur part concernant cet aspect-là.

C’est aussi dur de s’intégrer dans une nouvelle université où on ne comprend pas tout à 100%, notamment les blagues des autres étudiants qui parlent très vite. On se sent en décalage et c’est une situation inconfortable.

 Je pense que ce qui a été le plus dur pour moi lors des examens, c’est le manque de mesures prises pour les étudiants ERASMUS de la faculté de sport. Je n’ai pas eu le droit d’obtenir du temps supplémentaire, il me faut plus de temps que les Allemands pour comprendre un texte écrit en allemand par exemple, mais mon dictionnaire franco-allemand a été autorisé. Évidemment, il ne faut pas généraliser, j’ai eu des professeurs qui m’ont accordé du temps supplémentaire, mais ils ont été très rares.

Qu'est-ce qui, au contraire, a apporté une plus-value à votre année ?

J’ai rencontré énormément de personnes internationales grâce à l’association ESN Göttingen qui organise des évènements tout au long du semestre afin de créer une communauté très dynamique d’étudiants internationaux. J’ai découvert des personnes incroyables et avec qui je resterai en contact encore longtemps après la fin de cet échange. Heureusement que j’ai réussi à trouver ces personnes car en tant qu’ERASMUS, nous sommes souvent seuls au début, car nous ne connaissons pas grand monde, tout est nouveau pour nous.

Concernant la faculté, ils ont une approche pédagogique différente de la nôtre où les professeurs se positionnent moins comme « supérieurs au niveau hiérarchique » mais plus comme des personnes ouvertes au dialogue avec qui les élèves peuvent échanger librement. Pour les examens, nous avons deux ou trois essais pour lesquels il faut s’inscrire soi-même. Si nous ne nous sentons pas prêt pour la première date, nous pouvons nous désinscrire et participer à la seconde ou à la troisième date. C’est un fonctionnement qui m’a beaucoup étonnée au début mais que je préfère au français car peu importe le nombre d’essais, ce qui compte à la fin est de maîtriser les enseignements dispensés.

Pouvez-vous nous donner votre ressenti sur les différences entre les études en STAPS à Nancy

et celles dans votre université étrangère ? 

Les études en Allemagne sont plus libres, les étudiants n’hésitent pas à prolonger d’un ou deux semestres leurs études. De plus, après leur examen final à l’issue du « lycée », il est courant qu’ils partent à l’international pendant une année ou qu’ils se mettent à travailler avant de commencer des études. Je me suis retrouvée avec des étudiants de première année qui avaient 27 ans.

Les enseignements dispensés en Allemagne, du moins à l’université de Göttingen, sont moins denses que ceux de Nancy, car on ne peut étudier le sport en tant qu’unique matière. Ce qui fait que par semestre, ils ne doivent valider que 15 crédits en sport, soit la moitié des étudiants de Nancy. Leurs enseignements ne sont pas aussi complets que ceux de STAPS en France, notamment lors de la théorie des sports, ce n’est pas sur un créneau horaire seul mais plus lors de l’introduction du cours de sport. Ce qui résulte à des contenus très superficiels. Je trouve que les études à Nancy sont mieux encadrées et sont plus approfondies que celles de sport à Göttingen, même si le système est mieux pensé là-bas.

Si vous deviez résumer votre expérience interculturelle en une phrase ou en quelques mots,

que diriez-vous ? 

Je pense que cet échange m’a fait grandir sur tous les plans, que cela soit au niveau personnel ou universitaire. Participer à un ERASMUS est une chance incroyable que je recommande à tout le monde.

 

Si vous deviez prodiguer un conseil aux étudiants en STAPS désireux de partir étudier à l'étranger,

quel serait-il ? 

Apprenez l’allemand et l’anglais avant de partir (les cours sont uniquement en allemand), n’hésitez pas à demander de l’aide car ils ne vous en proposeront pas spontanément, ne soyez pas étonnés si vous devez payer une taxe pour la radio même si vous n’avez pas de radio, restez ouverts d’esprit et amusez-vous bien ! Faîtes attention avec les examens car ils arrivent très vite dans un semestre.